
Esthétique
Une pâle imitation,
c’est déjà reconnaître la beauté de l’original.
La beauté de quel original ?
De celui-là ? L’humain ? Non.
De ce dont il fait partie.
De ce qui le précède,
de ce qui le déborde,
qui est si vaste.
Imiter,
même si on bredouille,
c’est voir ce qui est plus que soi,
c’est l’admettre
et lui rendre hommage.
« Toi aussi, tu es là. »
À prêter attention à ce qui m’entoure,
pour mieux m’y intégrer,
le dévoilement glisse,
petit à petit.
Ce n’est plus une identité que j’explore,
c’est une relation.
Un équilibre naît de l’ouverture à l’autre,
une esthétique.
Ma pratique photographique,
d’abord surgissement spontané,
se ritualise.
Nourrie par l’enseignement de ce qui me dépasse,
elle souffle le « nous ».
Elle intègre une mélodie au rythme.
Elle devient mantra,
par l’attention accordée à la place et à l’échelle de chacun.