Résonance

L’identité insaisissable de l’existant.
L’acte d’amour initial et permanent
qui se cache et se livre,
qu’on reçoit, qu’on donne,
dans la moindre de nos interactions,
dans chacune de nos expériences.

Il est la promesse d’un sens –
précisément celui qui nous échappe –
qui défie nos entendements limités
mais pas nos antennes les plus fines :
nos intuitions, nos fulgurances,
nos rêves.

Il nous apparait comme l’écart
qui nous perturbe tous,
tout le temps,
entre la réalité tangible,
criante d’évidence et d’absurdité,
et l’impression – friable mais tenace –
d’un développement dirigé.
D’un but à atteindre.

Il est la pierre angulaire de tous nos mythes,
de toutes nos théories,
de toutes nos règles,
de tous nos comportements.

Il est la tension
qui agite en sourdine
ceux qui se croient solides
et maintient en mouvement
ceux qui sentent sous leurs pieds
l’abîme.

Il est vertige.
Parce qu’il interroge notre manière d’être au monde,
seuls et en communauté,
comme s’il y avait un choix à faire,
entre ce que nous voyons
et ce que nous espérons.